vendredi 11 juillet 2014

Le Silence des Enfers

Dans le silence des enfers
Résonnent les cris de désespoir
Perdus à jamais dans le néant
D’une infinité de torturés.

Dans le silence des enfers
Attend patiemment l’inconnu
De connaître son châtiment
D’une vie trop malmenée.

Dans le silence des enfers
Il a quitté toute société
Espérant fuir les inepties
D’une réalité bien dure à avouer.

Dans le silence des enfers
Il cherche la main secourable
Qui pourrait l’innocenter
D’un crime dont il n’est le coupable.

Dans le silence des enfers
Rien ne saurait le perturber
Il est le seul à ne pas se lamenter
D’une injustice à son égard.

Dans le silence des enfers
Il jure de se venger
Il n’a plus rien à craindre
D’une manipulation mal tournée.

Dans le silence des enfers
Il médite et songe
Il n’est pas celui que l’on accuse
D’une tragédie répétée.

Dans le silence des enfers
Résonnent les préludes de la fin
La gorge de l’inconnu se serre
La mort vient le chercher.

jeudi 3 juillet 2014

Voyage par delà les cieux

Nous étions partis au petit matin. Le Soleil pointait à peine à l’horizon. C’était la première fois que nous grimpions cette montagne, mais entendre des rumeurs à propos de son sommet et de la vue sublime qu’il offrait avait suffi à nous faire frémir d’excitation à l’idée de l’atteindre.

Je regardais encore une fois derrière moi, pour m’assurer de la présence de mon petit frère. En me voyant le regarder, il arbora un magnifique sourire. Je lui souris en retour. Oui. Nous gravissions  toujours les montagnes ensemble, peu importe les difficultés. Jamais rien ne nous avait arrêtés.

Cette montagne n’était pas réputée dangereuse. Cependant, la route était suffisamment longue pour devoir partir au matin et arriver le soir. Arriver là-haut lorsque le Soleil était en train de se coucher n’était pas une erreur de prévision. J’espérais que les rumeurs que j'avais entendue étaient vraies. Je voulais en faire la surprise à mon frère, qui venait de fêter ses seize ans.

Nous étions bien équipés. Tente, nourriture, eau, trajet tracé pour accéder à différents points d’eau au cours de la montée, j’avais tout prévu. Tout comme on me l’avait assuré, la montée n’était pas raide, raison pour laquelle le temps d’arriver au sommet était si long. Mais cela nous permettait au moins de pouvoir tranquillement admirer le sublime paysage qui s’offrait à nous. Au bas de la montagne, c’était la forêt et la végétation abondante, dégageant une odeur de bois et de fleurs exquise et vivifiante.

Au-delà du bois s’étendaient les grandes zones herbeuses emplies de fleurs uniques, variétés que l’on ne pouvait trouver qu’ici, dans les montagnes. C’était aussi à cet endroit que les vaches pouvaient se déplacer en toute liberté. Inoffensive, elles nous regardaient passer, curieuses. Je laissais un instant à mon frère pour qu’il puisse aller à leur rencontre, leur donner à manger de sa main et les caresser en riant.

Puis nous continuâmes notre route jusqu’à ce que l’herbe devienne de plus en plus rare. Le décor n’en restait pas moins unique. Impressionnant, même. Le paysage de pierre qui s’offrait à nos yeux était bien différent de tout ce que l’on avait déjà pu voir, comme s’il avait été façonné par un quelconque dieu pour plaire à l’œil de l’homme.

Le sommet se rapprochait et la fatigue commençait à nous gagner. Pourtant, cela ne nous freinait pas. Le ciel s’assombrissait doucement au-dessus de nous.

Enfin, nous arrivâmes à l’endroit que nous désirions tant. Face à l’immensité, nous restâmes bouche bée. C’était véritablement magnifique. Toute trace de fatigue nous avait quittés alors que nous regardions l’horizon et ses merveilles.

Regrettant de devoir rompre cet instant, j’appelai mon frère pour montrer la tente sur un endroit large et plat. La tente montée, ma montre m’indiqua qu’il était presque l’heure. Je posai une main sur l’épaule de mon petit frère et lui fit signe qu’on retournait au point de vue du sommet. Un peu étonné, il me suivit calmement.
Lorsque nous arrivâmes, nous restâmes stupéfaits. Le spectacle qui s’offrait à nous était indescriptible. Sublime, fascinant, ces mots étaient bien trop faibles pour le décrire. Partout dans le ciel se frayait des raies de lumière de toutes les couleurs, illuminant les alentours de milles feux. Petites au début, ces rayons grandissaient à mesure que la nuit achevait de tomber. Au-delà des nuages, nous étions au paradis. Même la montagne était éclairée par ces lueurs irréelles.

Nous restâmes là pendant plusieurs dizaines de minutes, à observer la scène sans bouger, émerveillés. Finalement, le Soleil fini de se coucher complètement et les lumières s’éteignirent peu à peu, annonçant la fin du spectacle. Lorsque le ciel devint complètement noir, nous rebroussâmes chemin vers la tente, trop émus encore pour parler.

J’aidais mon frère à s’installer et, avant de me coucher moi-même, je l’embrassais sur le front.
« Bonne anniversaire, petit frère »

Le sourire qu’il afficha devait être le plus beau que je n’avais jamais vu. Il sauta hors de sa couche pour me sauter dans les bras en versant des larmes de joie.

Enfin, nous nous réfugiâmes sous les couvertures et nous nous endormîmes le cœur encore empli d’émotions.